Les Abeilles
AFG-Nuisibles - Dordogne
Les abeilles
Généralités
Les abeilles sont des insectes hyménoptères végétariens et butineurs de la super-famille des Apoidés, sur la planète, environ 20 000 espèces d’abeilles ont été répertoriées, dont environ 2500 en Europe et près de 1000 en France.
Dans la nature, l'abeille récolte du nectar, de la propolis, du miellat ainsi que du pollen, en butinant de fleur en fleur à la recherche de nourriture, l'abeille assure également la pollinisation, qui n’est autre que le transport du pollen permettant aux plantes leur reproduction.
On nomme "abeille sauvage", une abeille non domestiquée par l’homme, celle-ci est appelée "abeilles solitaires" quand elles ne fondent pas de colonie pérenne et ne produisent pas de miel.
Abeille sociale, est une expression qui désigne une espèce d’abeilles vivant en colonie pérenne composée de trois castes : la reine, unique femelle fertile et fécondée du groupe, les ouvrières, femelles stériles qui assurent l’entretien et le ravitaillement du nid, mâles appelés « faux-bourdons » dont le seul rôle est la fécondation des reines.
Abeille domestique, est aussi une expression employée pour designer toute espèce d’abeille domestiquée par l’homme.
En Europe, l’espèce d’abeille la plus connue est l’Apis mellifera, souvent appelée "abeille domestique", elle porte aussi d’autres noms tels que, abeille européenne, mouche à miel, avette ou encore abeille mellifère, c’est l’abeille la plus utilisée dans le but de produire du miel, c’est aussi l’unique l’insecte élevé par l’homme à une si grande échelle.
Répartition et descriptif de l'abeille
Répartition
En raison de sa grande diffusion, l'abeille européenne occupe désormais tous les continents sauf l'Antarctique, à l’état naturel, les abeilles sauvages s’installent et nidifient en colonie à l'intérieur diverses anfractuosités situées généralement en hauteur (troncs creux, falaises, constructions humaines).
L’Apis mellifera espèce productrice de miel par excellence, comporte près de 25 sous-espèces réparties en cinq groupes principaux selon leur répartition géographique ainsi que leur évolution.
Le groupe A, en provenance d’Afrique
Le groupe O comportant les sous-espèces "Orientalis" présentes au Moyen-Orient et en Asie centrale
Le groupe Y, comportant les sous-espèces "Yemenitica" originaires du Yémen
Le groupe C, comportant les sous-espèces "Carnica" présentes en Europe de l’Est et au sud des Alpes
Le groupe M, comportant les sous-espèces "Mellifera" présentes en Europe de l’Ouest et du Nord, présente notamment sur le territoire Français.
Description physique
Chez l’abeille (Apis mellifera), la Reine mesure de 15 à 20 millimètres de long et les ouvrières entre 11 à 13 et peuvent peser de 60 à 80 mg millimètres néanmoins, certaines sous-espèces sont plus petites notamment celles se trouvant dans des climats plus chauds situés en Afrique.
La variété des couleurs est liée aux hybridations réalisées entre sous-espèces ou populations différentes, la couleur de base est brun foncé, noire chez certaines populations, le thorax poilu est jaune brunâtre et les premiers segments abdominaux jaunes, oranges à rouges.
Les ouvrières ont les tibias des pattes postérieures larges et incurvées en forme de corbeille afin de faciliter la récolte et le transport du pollen sous forme de "pelote".
Régime alimentaire
Régime alimentaire
C’est à partir du nectar, ce suc sécrété par les nectaires des plantes dites mellifères que sont élaborés le pollen et le miel dont les abeilles adultes se nourrissent principalement, ce nectar peut aussi être directement consommé comme apport énergétique par l’abeille butineuse pour faciliter le retour à la ruche.
Afin de pouvoir terminer le développement de son organisme les premiers jours de sa vie, il est indispensable que l’abeille ouvrière consomme du pollen car celui-ci est constitué pour grande partie de protéines et de lipides.
Les protéines de la gelée royale sont issues de la transformation du pollen par les abeilles nourricières, cette gelée royale est la constituante de l’alimentation des larves ouvrières et reines pendant les trois premiers jours de leur stade larvaire.
Reproduction et cycle de vie de l'abeille
Reproduction et cycle de vie :
Chaque colonie est constituée d’individus adultes morphologiquement différents décomposés en trois castes sociales définies par la reine, les ouvrières et les mâles, celle-ci peut héberger des dizaines de milliers d'abeilles (10 à 80 000), elle est plus importante en été où les ressources sont abondantes, et diminue en hiver afin de minimiser la consommation de provisions.
Les activités de la colonie sont organisées par une communication complexe entre les individus, à travers les odeurs et une langue dansée mais régie à la base par une hiérarchie bien établie dont chaque tâche est définie afin d’entretenir, de chercher de nouvelles fleurs, récolter, nourrir, défendre, ventiler, transformer, manutentionner et enfin pondre.
La reine, individu central et unique femelle fertile de la colonie qui peut vivre de trois à huit ans selon l’espèce, elle se distingue des autres abeilles par sa taille plus imposante qui est de l’ordre de 15 à 20 mm,
c’est la seule représentante de sa caste puisqu’à sa naissance, celle-ci élimine les œufs contenant d'autres reines.
La reine a deux fonctions au sein de la colonie, c'est elle uniquement qui donne naissance à toutes les abeilles de celle-ci, en libérant une suite complexe de phéromones connue sous le nom de parfum de reine, elle affirme son contrôle sur les abeilles ouvrières et assure la cohésion de la colonie.
Si les conditions climatiques sont adéquates, une jeune reine peut s'accoupler plusieurs fois sur plusieurs jours d’affilée avec des mâles de différentes colonies jusqu'à ce que sa spermathèque (organe dans lequel le sperme est accumulé et conservé vivant) soit pleine et qui assurera la fécondation des ovules pendant toute la vie de celle-ci.
À l'âge de deux ans et à l'apogée de sa fertilité, la reine peut pondre de 2000 à 2500 œufs par jour en pleine saison, celle-ci produit deux types d'œufs, des œufs fécondés qui donneront naissance à des abeilles femelles qui seront soit ouvrières, soit reines, et des œufs non fécondés d'où naitront les abeilles mâles appelés faux bourdons.
Les ouvrières (femelles non fertiles) issus d’œufs fécondés ont une durée de vie variable suivant la période de leur naissance, une ouvrière née au printemps (activité intense) vivra de 35 à 40 jours environ, par contre une ouvrière née à l’automne (activité extérieure nulle) aura une longévité accrue de l’ordre de 4 à 6 mois, en moyenne dans une colonie, le taux normal de mortalité journalière des ouvrières dans une colonie est de l’ordre de 1%.
Taches des ouvrières d’été
Les ouvrières ont une multitude de fonctions, elles effectuent de nombreuses tâches qui sont inhérentes à leurs stades biologiques mais peuvent varier éventuellement suivant les besoins de la colonie, les tâches des ouvrières nées au printemps (ouvrières d’été) diffèrent des tâches des ouvrières nées à la saison automnale (ouvrières d’hiver).
Le rôle des ouvrières d'hiver consistera à maintenir à une température de 25 à 30 °C au cœur la colonie, à préparer l'arrivée des nouvelles générations d’abeilles ouvrières et à bien sûr protéger la reine car l’activité ralentit.
Les mâles appelés faux-bourdons sont issus d’œufs non fécondés par la spermathèque (parthénogenèse gamophasique), ils naissent de mi-avril à fin juillet et leur durée de vie est de 21 à 90 jours, ils sont plus grands (18 mm), plus massif et possèdent de plus gros yeux que les femelles ouvrières, ils ne possèdent pas d’aiguillon de défense (dard) et ne possède pas d’organes nécessaires à la récolte du pollen (corbeille), leur langue ne leur permet pas de recueillir le nectar des fleurs, ainsi ils butinent pour se nourrir.
Les faux-bourdons atteignent leur maturité sexuelle qu'après leur 12e jour et sont présents au mois de juin au moment des essaimages et des vols nuptiaux car leur principale fonction est de féconder une reine vierge, à la suite de l’accouplement en vol, le mâle meurt dans les minutes qui suivent, car son abdomen est arraché pendant l'acte de reproduction celui-ci restant accroché à la reine.
Dans la ruche, les mâles ne participent ni à la construction ni à l’entretien de la colonie, leur fonction autre que reproductrice est relativement très limitée puisqu’ils contribuent au maintien de la température et à la répartition de la nourriture, au mois d’août à la fin de la saison du butinage et lorsque l’approvisionnement en nectar diminue, ceux-ci sont chassés de la colonie par les ouvrières voire tuées par ces dernières.
Communication des abeilles
Les abeilles sociales utilisent une large palette de moyens de communication, indispensables à la cohérence du groupe, ces signaux permettent de coordonner les multiples actions individuelles pour obtenir une réponse d’ensemble efficace, ils peuvent concerner des mouvements (danse), attitudes, chimiques (rappel) ou de vibrations.
Concernant les signaux chimiques, un des plus connus du monde apicole est ce que l’on nomme, le signal de rappel. Celui-ci est principalement émis par l’abeille dite ouvrière ou éclaireuse lorsque qu’un essaim veut marquer un lieu d’arrêt provisoire (source d’eau) ou pour marquer l’entrée de la ruche.
Pour cela, afin de passer un message et provoquer une réponse à effet immédiat, les abeilles adoptent une posture spécifique (tête basse et abdomen relevé) et exposent leurs glandes de Nasonov située à l’extrémité de l’abdomen tout en agitant à grande vitesse leurs ailes afin de rappeler leurs congénères.
Les phéromones interviennent directement dans les phases de la vie d’une colonie concernant : la défense, la récolte de nourriture ou bien la reproduction, la reine produit un nombre important de phéromones, celles-ci favorisent la communication de la présence de celle-ci au sein de la colonie, elles stimulent également la récolte et permettent d’inhiber le développement des ovaires chez les ouvrières.
En France, le déclin des pollinisateurs est essentiellement dû à l'utilisation de produits phytosanitaires utilisés en agriculture tels que les pesticides, mais aussi par la destruction des habitats, la monoculture, la raréfaction des ressources ainsi que les prédateurs de type frelons asiatiques car celles-ci ont une capacité de défense quasi inexistante et n’adoptent pas de comportement de « thermo-balling » efficace contre ce dernier.
Néanmoins, ces efforts de défense face à ce type d’agression mobilisent l’essentiel des butineuses qui ne peuvent plus assurer l’approvisionnement en nectar et n’empêche pas qu’un grand nombre d’abeilles soit capturé, ce qui impacte fortement le rucher.
Statut et menaces
Les abeilles, ainsi que les autres espèces de pollinisateurs, sont actuellement gravement menacées avec un taux d'extinction qui est « de 100 à 1 000 fois plus élevé que la normale », selon l'ONU, celles-ci subissent depuis une dizaine d'années des pertes importantes dans toutes les régions du monde, avec parfois une disparition totale sur certaines zones, ce phénomène porte le nom de "Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles" ou CCD (Colony Collapse Disorder).
Dangerosité
L'abeille n'est pas un prédateur et ne chasse pas pour se nourrir contrairement aux guêpes et au frelon asiatique (Vespa velutina) et au frelon oriental (Vespa orientalis), elle est généralement inoffensive cependant, les abeilles sont sensibles aux odeurs, comme certains parfums ou la transpiration, et leur agressivité peut s'en trouver augmentée, de même que par temps d'orage.
Par contre, si les abeilles se sentent menacées, elles défendent leur nid ainsi que leurs routes aériennes contre tout intrus, une abeille défendant sa ruche ou ayant déjà piqué émet une phéromone (acétate d'isoamyle) appelant ses congénères à faire de même, ce genre de réaction est typique de la quasi-totalité des insectes piqueurs de la famille des hyménoptères.
L'abeille est dotée d’un dard barbelé rétractile et ne pique qu'une seule fois car elle laisse en place dans la peau celui-ci ainsi que la glande à venin, une partie de son abdomen est arraché avec l’aiguillon, si bien que l'abeille meurt quelques heures après la piqûre, sa piqûre n'entraîne dans la plupart des cas qu'une réaction locale comme un gonflement, une rougeur et une douleur qui va s'estomper en 1 à 3 jours mais en cas de réaction allergique, le risque de développer un œdème de Quincke voire un risque de choc anaphylactique.
