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Le Rat musqué
Classification & ordre du rat musqué
Généralités
Le rat musqué est un rongeur originaire d'Amérique du Nord où il était présent depuis le nord de la forêt canadienne jusqu'au Rio Grande aux États-Unis.
Il a été introduit en Europe en 1905 en Tchécoslovaquie et de nombreux élevages en Europe se sont créés.
En France, à partir de 1928 s’est développé son élevage pour la fourrure, aux cours de décennies des individus se sont échappés des élevages et devant le déclin de l’intérêt pour cette fourrure des libérations volontaires ont été faites par les éleveurs en faillite ce qui a eu pour conséquence une colonisation des milieux naturels et agricoles.
Ce rongeur fait partie de la famille des cricétidés, il doit son appellation de rat musqué à des glandes à musc, dites glandes préputiales (disposées sous la peau près de l’anus), qui produisent une substance odorante utilisée pour marquer son territoire, en France il porte les noms vernaculaires de Loutre de l'Hudson, Rat musqué du Canada, Ondatra ou bien encore Rat d'Amérique, dans les pays anglo-saxon il est appelé Muskrat.
Répartition et habitat du rat musqué
Répartition et habitat
Au fil des années, il a colonisé tout le nord de l'Eurasie (Europe et Asie) si bien qu’il est devenu dans les années 1960 le mammifère le plus commun des cours d'eau et des zones agricoles d'Europe de l'Ouest, on considère que depuis 1983, l'espèce a colonisé la totalité du territoire métropolitain.
Le rat musqué est un rongeur aquatique qui dépend des zones humides, il ne vit qu'à proximité des eaux peu profondes (un et deux mètres pour que le gel ne soit que partiel), dormantes ou a courant faible riches en végétations aquatiques, il apprécie peu les berges en pentes très douces dû aux risques d’effondrement du terrier, son biotope est principalement basé sur des bords d’étangs, marécages, cours d’eau, bords de lacs, fossés en bordure de champs et de routes avec présence obligatoire d’eau toute l’année.
Celui-ci est pourvu d’une ou plusieurs entrées débouchant préférentiellement sous l'eau ainsi qu’une sortie appelée cheminée sur le rivage, les galeries aboutissent à une chambre de 50 cm de diamètre environ située au-dessus du niveau des eaux servant de lieu d’habitation où il stocke les racines.
C’est une espèce relativement territoriale, il peut construire plusieurs types d’abris en fonction de la configuration, ainsi il peut creuser dans les berges un terrier composé de galeries d’un diamètre de 15 cm environ et dont la longueur peut atteindre une dizaine de mètres.
À la fin de la période estivale début de saison hivernale, le rat musqué construit une « hutte » constituée débris végétaux (herbes, roseaux) et d’un amoncellement de branches le tout consolidé par de la terre reposant sur un substratum (monticule de boue ou d’alluvions) un peu similaires à celles des castors, la taille de celle-ci est de l’ordre de 1 à 2 m de diamètre et de 1 m de haut.
Description Physique et reproduction du rat musqué
Description physique
Le rat musqué (Ondatra zibethicus) a un corps massif et trapu prolongé d’une large tête, il mesure de 20 à 40 cm de longueur auxquels il faut ajouter de 20 à 30 cm de longueur de queue (aplatie latéralement) pour un poids allant de 600 à 2400 g.
Son corps, à l'exception de la queue recouverte de fourrure imperméable, épaisse et douce, composée d'un duvet court et de longs poils brillants, la coloration de son pelage va du brun à presque noir sur le dos et plus clair sur la face ventrale (brun-gris).
Le rat musqué est un excellent nageur (sa fourrure lui augmente sa flottabilité), ses pattes postérieures sont partiellement palmées et sont bordées de poils, il utilise celles-ci pour la nage comme propulseurs.
Il possède de puissantes incisives qui poussent continuellement, celles-ci sont biseautées et fonctionnent comme des ciseaux, ce qui lui permet de couper avec facilité les tiges de végétaux, mais aussi de pouvoir ronger sous l'eau sans ouvrir la bouche bordée de longues moustaches noires appelées vibrisses.
Reproduction
Le rat musqué est une espèce qualifiée de très prolifique, la période de reproduction a lieu juste après le dégel de début mars à la fin du mois de septembre début octobre.
Pour délimiter leur territoire et adresser des messages entre congénères de leur disponibilité à l’accouplement, les femelles ainsi que les mâles sécrètent une odeur forte secrétée par des glandes à musc, dites glandes préputiales.
La période de gestation est relativement courte et dure de 22 à 30 jours, la femelle peut mettre bas jusqu'à 3 portées par an comprenant chacune de un à sept petits ce chiffre pouvant aller exceptionnellement jusqu’à onze, la femelle élève seule les petits, le mâle lui, au moment des naissances, s'isole parfois dans une chambre périphérique de la hutte.
Les nouveau-nés naissent aveugles et sans poils, ils pèsent en moyenne de 15 à 22 g et mesurent environ 10 cm de longueur, leurs yeux s’ouvrent entre le 14ème et le 16ème jour, leur pelage devient pelage gris-brun, les jeunes peuvent alors commencer à nager, à plonger et à grimper.
La femelle allaite les jeunes pendant une période pouvant aller jusqu’à trois semaines, devenant autonomes ceux-ci pour la plupart quittent le nid pour s’installer dans un autre endroit parfois même très éloigné.
Il arrive aussi que les jeunes continuent d’utiliser le même nid et restent avec la femelle, si celle-ci donne naissance à une nouvelle portée, cette dernière construira une nouvelle chambre dans le même terrier ou la même berge, la maturité sexuelle est atteinte à l’âge d’un an.
Le rat musqué a une durée de vie d’une dizaine d'années en captivité mais relativement courte de 3 à 5 ans en milieu naturel, peu de rongeurs parviennent à un âge avancé, les facteurs limitant les populations de rats musqués sont multiples tels que les accidents routiers, les prédateurs.
Le régime alimentaire du rat musqué
Régime alimentaire
Les rats musqués sont essentiellement herbivores et actif la nuit ainsi qu’aux premières heures du jour, ils consomment différentes parties des plantes aquatiques (pousses, tiges, racines, tubercules, feuilles) parmi les plus courantes, on trouve les phragmites, les iris et joncs ainsi que les renouées amphibies.
Il lui arrive en l’absence de plantes aquatiques d’adopter un régime carnivore en quantité variable ainsi
sa consommation pourra éventuellement se tourner vers des mollusques tels que les moules d’eau douce (unio, anodonta), des palourdes asiatiques voir des grenouilles, petits poissons ou des crustacés comme les écrevisses.
Infestation et conséquences
Infestation et conséquences
Le rat musqué au stade d’adultes a peu de prédateurs (fouine, renard, buse variable), c’est une espèce très prolifique qui a de plus de grandes capacités d'adaptation, il est considéré comme une espèce invasive et fait l'objet de multiples campagnes de régulation.
Cet animal est présent sur la liste d'espèces d'animaux susceptibles d'être classés nuisibles en France (Espèces susceptibles d'occasionner des dégâts ESOD) car à concentration élevé il a un impact négatif sur la faune locale (prédation), sur le milieu naturel par la diminution du couvert végétal (destruction de frayères). En cas de pénurie d’alimentation habituelle, le rat musqué peut aussi s’en prendre aux cultures de maïs, de colza, de céréales, pommes de terre ou de betteraves.
Le creusement de ses terriers provoque des dégâts considérables aussi bien en matière d’infrastructure que sur le côté économique, ceux-ci entraînent l’effondrement des berges, digues d’étangs, d’ouvrages hydrauliques, accroissant ainsi les risques d'inondations mais aussi déstabilisation structurelle des routes et voies ferrées.
Pathologies et maladies
Ce rongeur est vecteur de nombreuses maladies, certaines sont qualifiées de zoonoses (transmissibles à l’homme) la transmission de la maladie a lieu le plus souvent par contact avec de l’eau contaminée par l’animal.
L’ingestion d'eau infectée par accident ou bien d’eau contaminée en contact cutané lorsque la peau présente une plaie peut causer des maladies à l'homme ainsi qu’aux animaux domestiques et d’élevage telles que la leptospirose, la giardiase, la toxoplasmose, la cryptosporidiose, la salmonellose, l'échinococcose alvéolaire et peut véhiculer aussi l'hantavirose et la maladie de Lyme dans les régions où les tiques sont nombreuses.